Mise en pratique de la démarche avec cette fois-ci un filet carré de 18m de côté avec un maillage de 54cm X 54cm.
Etant donnée la surface trés importante, le lieu d'action s'est choisi par défaut pour, dans un premier temps, pouvoir déplier entièrement le filet. La suite de la manipulation s'est effectuée dans le même lieu de manière naturelle avec parfois des remises en questions sur le choix même du lieu.

Après l'avoir étalé au sol, la première envie est de le voir s'élever, s'ancrer dans le site et pouvoir vivre la hauteur en le pratiquant.

Avec du recul la manière de procédé est contraire à notre réflexion. A priori le choix de l'espace est réfléchi. Le lieu doit être scruté, pratiquer, afin de relever les différents points d'accroches du plus évident et accessible au plus dissimulé. Sur cet action la recherche c'est fait au fur et à mesure. A mon sens la manipulation de la matière qui était l'une des premières fois nous demandé déjà un fort investissement justifiant en partie la contradiction du mode opératoire.


Une tel surface pose différents problèmes et notament des charges assez importantes pouvant être parfois contraignantes. Mais aussi, les premières difficultés se sont ressenties pour mettre à plat le filet, un peu plus de deux heures de démélages!

Face à un tel masse, on s'est intéressé à l'usage de matériel permettant de facilité la manipulation du filet. L'utilisation de poulies permet de réduire les efforts dans un premier temps mais l'intérêt se trouve aussi dans le mouvement. A tout moment certain points peuvent être descendu et d'autres peuvent monter.
La poulie ne résolu par entièrement le problème de la tension maximun qui jusqu'à aujourd'hui c'est toujours fais manuellement. On a put entrevoir des outils pouvant alors palier en partie à cet difficulté tel que la poignée d'escalade qui permet une meilleur prise en main mais aussi le tire fort qui lui peut obtenir une tension maximun et aussi bloquer.

Huit jours on passé ou on a essayer de multiples possibilités de disposition du filet. Utiliser de nombreux points d'accroches, en chercher de nouveaux, parfois improbable pour nous au début, débusquer ceux qui était dissimulés... Parfois le filet prenait la forme d'une surface déformé jusqu'à des prémices de volumes.
Autant dire qu'il y a eu des grands moments de doutes, n'être jamais satisfait. Continuer à déformer par de nouvelles tentions, en supprimer d'autres, puis tout défaire pour recommencer... et ainsi de suite.
Ce jeux entre l'espaces et le filet détermine qu'il n'y a pas de détermination. Il y a des directions, de multiples directions mais pas de certitude, pas de vérité.

La trame régulière du filet permet elle de mettre en évidence les tensions existantes entre un ensemble de points de manière à la fois visuelle mais aussi en terme d'expérience corporelle. Mais les tensions entre un ensemble de points implique aussi des zones de détentions repérable de la même manière.
Le filet est un outil permettant de révéler. Chaque chose révéler à son importance propre mais ne peuvent être dissocier. Les tensions impliquent des détensions et inversement. Peut-être ici peut-on voir une vague esquisse d'un exemple de concept de "vide & plein". Je ne m'aventurerai pas plus que ça pour le moment, c'est un sujet à étudier.

Ces tensions et détensions sont extrêmement perceptibles dans la pratique corporelle du filet. Le déplacement sur la matière était d'autant plus aisé sur les tensions. Ces zones de tensions permettaient au corps de trouver un équilibre (assez précaire quand même) pour se déplacer. Le déplacement était donc guidé par les surfaces en tensions, tandis que les zones en détensions offrait des espaces plus affectifs où le corps donnait forme à la matière (peu confortable dut à la trame large).
L'expérience du corps sur cet "surface" s'assimilait aussi à l'exploration. On se sentait prévilégié d'arpenter du vide, où, peut-être aucun corps n'avait jamais été. Notre regard pouvait se poser sur l'environnement avec de nouveaux points de vues.
Une exploration de territoires vides, immatériels où la seule chose à découvrir est d'ordre visuel et émotionnel, une exploration légère.

Réflexion sur le point d'accroche.
On a longtemps parlé du point d'accroche sans forcément le développer. Le point d'accroche est pour nous une base de l'occupation des "vides". Sans points d'accroches le déploiement de la matière n'est pas possible. L'intérêt vient des points d'accroches qui déterminent des formes possibles.
Ces points d'accroches sont, pour la production de formes, des points physiques qui permettent de faire passer ou accrocher la corde pour la mettre en tension et guider les directions dans nos installations.
Ce que que l'on cherche à montrer, c'est que le point d'accroche est générateur. Ce qui est au départ par notre regard un "point d'accroche" devient par notre pratique un "point d'amorce" à l'émergence de formes, de volumes, d'expériences du corps dans l'espace.
Désormais, on peut faire la distingtion entre accroche et amorce. L'accroche est purement physique et utilisée de manière matérielle pour mettre en suspention la matière. Mais au delà, nous le concevons comme une amorce, il est la présence et la constitution d'un lieu qui forme une partie de son identité. L'amorce est là pour signifier que chaque chose est en devenir, que l'état figé n'est pas naturel.
Amorcer des possibilités d'occupations guidées par l'environnement de manière physique.
Mettre de côté les procédés et formes architecturales subjectives propres au regard de chaque personne.
Remettre en question les lois qui règlementent nos espaces de vie pour uniformiser une vision d'ensemble.
Révéler pour apprécier ce que la ville possède comme potentiel dans sa constitution, ses aménagements, ses organisations.




Jeudi 3 juillet : rencontre avec Gilles Ebersolt pour récupérer du matériel. Mise à disposition de filets (différentes formes et tailles) et de cordes.
Lundi 7 juillet : départ vers Chalon pour une nouvelle cession liée au festival "Chalon dans la rue".
Le déploiement de la matière récupérée : trois filets triangulaires équilatéraux à très petites mailles de 3M50 de côté, dont un filet qui possède un trou d'homme (un filet de forme carré de 18M de côté à maille de 54cm), et du vrac de cordes.
Assemblage des trois filets triangulaires pour obtenir une forme pyramidale par tressage avec une corde.
Une fois le volume obtenu, mise en suspention sous une grue. La pyramide est orientée en fonction des points d'accroches présents sur le lieu. La mise en tension d'un tel volume est extrêmement difficile dût à des points d'accroches qui ne sont pas forcément dans le bon axe.
Re-tention du volume en insérant de nouvelles tensions sur de nouveaux points. Cet re-tention implique donc une déformation du volume géométrique initial vers une forme plus organique. Processus de morphing guidé par les points d'accoches présents sur place. La forme, qui au départ était commune et ne répondait pas au lieu, devient alors une forme caractéristique au lieu donné et aux potentiels qu'il offre.
Les tensions des cordes mettent en évidence de futurs nouveaux espaces, des structures en attente d'une occupation. Raccord de maillages afin de matérialiser une nouvelle surface.
La possibilité de prolifération semble interminable. Seul le manque de matière vient ralentir l'expension.
(Entre paranthèse) : Les surfaces et volumes produits permettent une occupation humaine. Le corps dans ces espaces produit lui-même de nouvelles tensions, de nouvelles déformations. L'expérience de ces espaces permettent des positionnements différents et pousse à un redécoupage spatial interne.




Découvrir son environnement sous un autre angle, celui qui est contraire à notre logique de déplacement.
Lors d'une promenade nocturne, dans l'idée de prendre quelques photos mon déplacement guidait l'objectif de l'appareil. Toujours des prises de photos de ce qui était en face de moi, à mes pieds, au dessus de ma tête. Mais... pourquoi ne pas regarder derrière soit! Que se passe-t-il dans mon dos?
Marcher en arrière était un jeu que je partager avec mes camarades dans mon enfance. Maintenant adulte, cela peut-il m'amuser encore?
Contrairement à ce que je ressentais avant, là, j'étais angoissé. Angoissé de ce qui se passait une fois de plus derrière mon dos, peur de trébucher, de me cogner ou d'être surpris par quelqu'un. Le passage de l'adulte à l'enfant est un passage de prise de conscience du danger qui inihbe l'expérience du corps dans l'espace. Ce qui nous était naturel devient tout un coup forcé et associé parfois à des expériences personnelles mais aussi malheureusement parfois à des préconçus culturels.

Peut-on faire confiance à notre environnement urbain ? Est-il réellement domestique par le fait que nous le fréquentons quotidiennement et que des habitudes s'installent dans notre mode de vie par rapport au quartier, à la rue ou même au trajet pour se rendre à notre travail ? "Non"... Notre corps ne s'habitue pas réellement à ce lieu si condensé, si impersonnel, si immense.

Transcender des habitudes peut permettre de porter un nouveau regard, de ressentir de nouvelles sensations, de connaître ou reconnaître son environnement et son corps.


Remise en question sur le travail que nous menons et surtout la manière dont c'est mené à la fois par le corps enseignant et de notre part. Quel est le but de ce travail, quel est le processus? Est-ce la finalité ou le processus de recherche, ou bien les deux, qui nous semblent le plus intéressant ? Est-ce que la temporalité devient un obstacle quand des échéances s'imposent ?
Le schéma ci-joint tente de retranscrire de façon plus exhaustive la promenade de six mois de travail et les questionnements auxquels nous nous heurtons.


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